Mon top 10 2014! #1 à #5

2014 aura été un bon cru, en tous cas en ce qui concerne les sorties d'album! Une année avec peu de surprises, puisque mes groupes favoris ont su me convaincre une fois de plus, et me conforter dans cette impatience enivrante que j'éprouvais dans l'attente de ces nouveaux opus. En bref, pour poursuivre la métaphore viticole, mes valeurs sûres du Metal (je rappelle que ce top est totalement personnel) auront récolté et sublimé leurs meilleurs fruits!

#1: GHOST BRIGADE - IV - One With The Storm

Doom Death - Finlande

1. Wretched Blues 06:19
2. Departures 05:00
3. Aurora 07:00
4. Disembodied Voices 06:00
5. Electra Complex 11:00
6. Stones and Pillars 05:00
7. Anchored 06:00
8. The Knife 06:20
9. Long Way to the Graves 08:00
10. Elämä On Tulta 07:28

C'est donc sans suspens que je porte le dernier album de GHOST BRIGADE (mon groupe préféré depuis quelques années déjà) au top de cette sélection!


Sur ce quatrième album IV - One With The Storm, le groupe finlandais fait ce qu'il sait faire de mieux: des mélodies mélancoliques, lourdes ou lumineuses, tout en délicatesse et toujours totalement prenantes. Elles se mêlent à une vague de puissance, déferlante, qui renforce encore leur profondeur et leur charme irrésistible. Forte de l'intégration d'un claviériste (Joni Vanhanen), la musique de GHOST BRIGADE s'est encore enrichie en subtilités et en ambiances, tout en conservant l'énergie qu'on lui connait. Les titres sont également particulièrement contrastés et équilibrés, avec un chant extrême écorché présent sur chaque titre hormis "Long Way to the Graves", growls ressortis des profondeurs de l'âme qui dominent parfois le chant clair omniprésent. 

GHOST BRIGADE parvient à côtoyer les sommets de leur discographie, Isolation Songs ou un désormais classique du Doom Death. Dans sa pochette, évoquant fortement celle de son aîné, dans son travail d'orfèvre et dans la maîtrise parfaite de son art, c'est sans difficulté que IV - One With The Storm m'a emportée et enchantée comme l'avait fait Isolation Songs quelques années plus tôt, révélant ma passion pour le groupe et le genre du Doom Death.

« How does it feel to own what you are? To unstitch your heart without causing a flood?

To fall but never ceasing to believe? In light taking over darkness, to breathe life in serenity?»

#2: MASTODON - Once More 'Round The Sun

Sludge Progressif - États-Unis

1. Tread Lightly 05:14
2. The Motherload 04:59
3. High Road 04:15
4. Once More 'Round the Sun 02:58
5. Chimes at Midnight 05:32
6. Asleep in the Deep 06:12
7. Feast Your Eyes 03:23
8. Aunt Lisa 04:08
9. Ember City 04:59
10. Halloween 04:39

11. Diamond in the Witch House (ft. Scott Kelly) 07:48

Jamais les américains de MASTODON n'ont proposé deux fois le même univers. Sur chaque album, le groupe fait évoluer sa musique et se plait à surprendre son auditeur. Que de chemin parcouru depuis Remission!

À la première confrontation avec ce Once More 'Round the Sun, on est tout de même frappé par une similitude stylistique avec son prédécesseur, The Hunter : avec des titres accrocheurs, les riffs simples et répétitifs, l'album apparaît comme immédiat et accessible d'écoute. Mais, après plusieurs écoutes attentives, on perçoit enfin ses subtilités savamment dissimulées, comme son incroyable cohérence avec une succession des titres incroyablement fluide. Le groupe a également réalisé un énorme travail sur ses solos, mélodieux et méticuleux sans jamais rentrer dans la démonstration. Les parties vocales sont plus que jamais partagées entre les musiciens, y ajoutant encore de la diversité et de la profondeur (avec un chant globalement moins agressif). Once More 'Round The Sun est une nouvelle surprise pour les fans de MASTODON. Son apparente (mais fausse!) simplicité peut décevoir lors d'une première écoute, mais lors du deuxième essai le charme finit par s'opérer naturellement. Plus que jamais, il faut laisser à la bête le temps de nous apprivoiser!

#3: SEPTICFLESH - Titan

Death Symphonique - Grèce

1. War in Heaven 05:39
2. Burn 03:18
3. Order of Dracul 03:33
4. Prototype 05:36
5. Dogma 04:04
6. Prometheus 06:35
7. Titan 03:53
8. Confessions of a Serial Killer 04:51
9. Ground Zero 03:55
10. The First Immortal 03:56

À sa sortie en 2011, The Great Mass fut un immense coup de cœur que j'avais hissé à la première place de mon top annuel (et de nombreux autres). Les grecs étaient donc très attendus avec ce Titan, qui, je l'annonce déjà, se place largement à la hauteur du meilleur de leur discographie.

Un peu moins simple d'accroche que le précédent, Titan se démarque également par des sonorités plus épurées et organiques. Comme l'étaient les titans dans la mythologie grecque, l'album se veut plus primitif, lourd et massif (soutenu par les cuivres, notamment sur "The First Immortal") là où TGM était plus grandiloquent et cinématographique, d'une grandeur olympienne. Plus sombres, les mélodies ont parfois même un côté mystique et tribal, comme sur "Order Of Dracul". Toute cette noirceur se trouve cependant contrebalancée par des chœurs féminins aériens, comme venus d'un autre monde.

La symbiose entre le Death Metal et les puissantes orchestrations est parfaite ("Burn" en est un parfait exemple). On ressent que la présence de l'orchestre philharmonique, plus qu'un ornement, est la pièce maîtresse de la musique de SEPTICFLESH autour duquel riffs et lignes vocales s'articulent avec fluidité. Et la beauté des titres bonus totalement orchestraux ne font que confirmer ce sentiment. Inspiré et magistral, Titan s'impose comme une nouvelle pièce maîtresse dans la belle discographie des grecs, preuve que les titans n'ont rien à envier à leurs vénérés descendants de l'Olympe.

#4: EPICA - The Quantum Enigma

Metal Symphonique - Pays-Bas

1. Originem 02:11
2. The Second Stone 05:00
3. The Essence Of Silence 04:47
4. Victims Of Contingency 03:31
5. Sense Without Sanity - The Impervious Code - 07:42
6. Unchain Utopia 04:45
7. The Fifth Guardian - Interlude - 03:04
8. Chemical Insomnia 03:04
9. Reverence - Living In The Heart - 05:12
10. Omen - The Ghoulish Malady - 05:02

11. Canvas Of Life 05:28
12. Natural Corruption 05:24
13. The Quantum Enigma - Kingdom Of Heaven Part II - 11:53

EPICA est incontestablement LA référence du Metal Symphonique à chanteuse, du moins dans sa composante épique et plus agressive.

Forts de leurs dix ans de carrière et après un Requiem For The Indifferent en demi-teinte (sans être mauvais), les hollandais étaient très, très attendus.  Et le groupe n'a pas manqué ce rendez-vous en dévoilant une nouvelle envergure de son talent. 

Dès ses premières notes, The Quantum Enigma se montre ambitieux et flamboyant. On reconnaît là un groupe en grande forme, à coup d'orchestrations en grandes pompes accompagnés des choeurs qui sont devenus l'une de leurs marques de fabrique. Des orchestrations riches, puissantes et plus épiques que jamais. On notera par exemple l'instrumental "The Fifth Guardian" aux accents asiatiques dépaysants qui ferait une superbe bande originale de fillm. 

S'il est le plus symphonique, cet album est, à ma grande joie, le plus Metal et le plus agressif d'EPICA à ce jour. Les riffs sont très percutants et davantage mis en avant (peut-être également par une production réalisée par Joost van den Break et non plus par Sascha Paeth), et les rythmiques plus percutantes. De même, les solos sont plus heavy et travaillés. Cette intensité est complétée par la férocité plus tranchante du chant de Mark qui vient briser la délicatesse apportée par Simone (qui par ailleurs a encore gagné en maîtrise). EPICA a retrouvé son audace démesurée pour nous offrir une oeuvre imposante, brillante et aboutie. Le groupe a vu grand et a su démontrer l'étendue et la maîtrise de son talent. Une réussite totale.

#5: BEHEMOTH - The Satanist

Death Black - Pologne

1. Blow Your Trumpets Gabriel 04:25
2. Furor Divinus 03:06
3. Messe Noire 04:04
4. Ora Pro Nobis Lucifer 05:35
5. Amen 03:49
6. The Satanist 05:33
7. Ben Sahar 05:34
8. In the Absence ov Light 04:58
9. O Father O Satan O Sun! 07:13

Cinq ans après le très bon Evangelion, BEHEMOTH est finalement de retour, après de sérieux problèmes de santé de son chanteur Nergal. Et il compte bien se faire entendre!

The Satanist s'ouvre sur "Blow Your Trumpets Gabriel", titre lent, répétitif mais déjà hypnotique. Il rappelle ainsi "Lucifer" qui fermait l'album précédent, créant une jolie continuité artistique et annonçant quelques changements dans le style des polonais. En effet, si le second titre est très Black, saccadé et des blasts à foison, le groupe montre, surtout dès "Messe Noire", un côté sombre et habité plutôt qu'une agressivité immédiate. Les riffs, très répétitifs et oppressants soutenus par la rythmique, sont moins accrocheurs mais permettent de miser davantage sur les atmosphères et ainsi d'instaurer cette aura obscure et inquiétante du plus bel effet.

"O Father O Satan O Sun!" clôture l'album du haut de ses sept minutes de la plus belle des manières, avec une longue partie finale parlée débordante d'émotion. Ce titre mélodique et éblouissant est certainement l'un des plus beaux titres de la carrière de BEHEMOTH. Cette nouvelle direction, plus mature, cohérente et majestueuse aura sûrement de nombreux détracteurs. Mon avis est que le groupe polonais a signé avec The Satanist une superbe oeuvre d'art. 

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